Bonjour à toutes et à tous,
5 ! nous étions 5 de la section à prendre le départ de cette édition 2012. Comme d'habitude, on peut trouver complètement idiot de passer par les bois de Vincennes et Boulogne pour aller des Champs Elysées à l'avenue Foch alors qu'il suffit de passer par la place de l'Etoile. Mais bon, quand on aime courir, 42,2 kms ne font même pas peur.
En revanche, la météo de ce matin du 15 avril n'est pas engageante pour la sortie du lit. La couette est si confortable... Mais 8 semaines ou plus n'auront pas été consacrées à un entrainement acharné en vain. Quand faut y aller, faut y aller.
Et pour le marathonien, la fraicheur (ciel couvert, brise) est préférable à la canicule (ciel bleu et soleil, pas de vent) comme celle de 2007.
Bref, le métro est plein de personnages bizarres dans des tenues plus ou moins évidentes de coureurs (certains se camouflent avec des vieux pulls, des sweat-shirts...)
Le RDV est à 7h30 pour faire la photo de groupe vers 7h45 et entrer dans les sas vers 8h (soit 3/4 d'heures avant le départ)
J'arrive à 7h10 ; la lumière du jour est encore faible. une étrange atmosphère de derniers préparatifs règne sur l'avenue Foch. Je la descends vers le lieu de rendez-vous pour constater que la configuration réelle ne correspond pas au plan officiel et que l'écran géant n'est pas à l'endroit prévu. Je passe des SMS et des messages vocaux aux autres pour leur indiquer l'endroit. Je profite de mon avance pour faire un tour aux cabines de toilettes avant qu'elles ne ressemblent à... plus rien de descriptible... 8-(
Damien est le premier, suivi par Hermann. Eric ayant signalé qu'il irait directement dans son sas vers 8h15, nous attendons Alexandra (oui, Julien a donné son dossard à Alexandra pour son premier marathon) Voyant l'heure tourner, nous sollicitons un coureur pour immortaliser l'instant :

Bientôt 8h, Alexandra ne sera pas sur la photo. Nous laissons nos sacs aux consignes et gagnons nos sas respectifs Damien en 3h15, moi en 3h45 et Hermann en 4h30. Alexandra doit retrouver son sas de 3h (la veinarde) quant à Eric... je ne sais plus...mais ce doit être celui des 4h.
Au débouché sur les Champs, les rafales de vent du nord cueillent les coureurs. Certains s'arrêtent sur la bouche d'aération du métro pour capter un peu de chaleur. Je les rejoins un instant mais réalise que le sas va se remplir et que je serai mal placé pour le départ. J'y vais...
Il est 8h10 et je suis dans les premiers rangs dans le sas des 3h45. il y a dejà suffisament de monde pour que l'effet pingouin permette de s'abriter du vent. La sono nous raconte sa vie puis des Véronique & Davina (oui, j'ai eu 20 ans dans les années 80) nous invitent à faire monter le rythme cardiaque en remuant les jambes et les bras. Les meneurs d'allure se positionnent et nous prodiguent quelques conseils qui vont parfoir à l'encontre de ceux de la sono (comme pour les ravitaillements par exemple)
8h35 : Les Handisports en fauteuil roulant sont partis. Ils vont vite, très vite... Les sas sont libérés et nous nous tassons avec le sas de 3h30 qui lui-même... bref, on gagne du terrain en direction de l'arche de départ.
8h45 : Le départ est donné. Pour l'instant on ne bouge pas. Trop loin de la ligne. De plus, pour fluidifier la course au delà du départ, les sas sont coupés en 2 et c'est la partie gauche de l'avenue qui part avant la partie droite. Ca allonge l'attente avant. Un ultime besoin pressant à satisfaire (pas possible de courir avec une vessie non vide) me fait perdre du temps (mon sas avance) mais me permet de gagner quelques dizaines de mètres en prenant l'extérieur du troupeau et finalement, je pars dans les premiers du sas de 3h30. Je m'en rends compte car le rythme est élevé et je dois me freiner pour conserver mon allure (5'20/km)
Au passage de la place de la Concorde, on voit le podium du meeting de NS qui est déjà monté.
KM 1, je me rends compte que l'odomètre qui mesure la distance que je parcours et par conséquent ma vitesse, est optimiste de 10 secondes et que pour courir le km en 5'20, je dois courir à 5'10 (ça se confirmera à chaque kilomètre)
KM 3, je me déleste de mon lainage (très efficace avec un coupe-vent) et cours plus librement même si j'ai un peu froid les premiers mètres.
KM 5 : Bastille et son ravitaillement. Mauvais souvenir des éditions précédente et de son bouchon à l'entrée de la rue du Faubourg Saint Antoine. Les réclamations ont été entendues car le parcours prend le rond point à contre sens et l'entrée dans la rue est plus fluide (à confirmer ou pas par ceux qui y sont passés plus tard). Ravitaillement ? non merci, cette année, j'ai choisi l'option "autonomie totale" avec un "camel bag" d'un litre dans le dos et des pâtes de fruit dans les poches du gilet du camel bag. Ca permet de ne pas perdre de temps dans la cohue des ravitaillements en passant au large des tables. Une gorgée d'eau à chaque kilomètre et une pâte de fruits tous les 5 kms.
KM 7-8-9-10 : L'est parisien ressemble un peu aux montagnes russes : quel dénivelé ! Mais les sensations sont bonnes et je reste en dessous des 5:20/km. Dans le bois de Vincennes, j'ai plus d'une minute d'avance sur la feuille de route.
KM 12 : esplanade du chateau de Vincennes, les musiciens du concert de FH règlent leurs instruments. Nous passons imperturbablement... il reste encore quelques kilomètres à parcourir.
KM 14 : un meneur d'allure me rattrape : c'est celui des 3h30 : je suis vraiment parti en avance...
KM 17-18 : nous revenons vers la ville après une petite randonnée en forêt...
KM 19 : les pavés de la porte de Charenton sollicitent durement les chevilles...
KM 20-21 : la cuvette de la rue de Charenton permet de récupérer un peu : on finit bientôt le premier semi.
KM 21,1 : 1 minute d'avance sur le contrat : 1:51 pour 1:52. Ca roule...
KM 23 : on arrive sur les quais. Je craignais les rafales de vent mais nous sommes plutôt abrités par les murs.
KM 25 : après être passés sous tous les ponts, nous entrons dans le long tunnel des Tuileries. Pour une fois, les coureurs sont silencieux...
KM 26 et des poussières : on ressort du tunnel et on apprécie la fraicheur de l'air (ce tunnel est vraiment étouffant)
KM 27-28 : plusieurs passages souterrains remettent en marche la machine à casser les papattes arrières
KM 29 : non merci, pas besoin de massage place de Varsovie (en face de la tour Eiffel)
KM 30 : on se croirait à l'arrivée d'une étape de montagne du tour de France : les supporters sont tellement avancés qu'on ne voit plus la ligne idéale et qu'il nous reste à peine 4 mètres pour passer...pas évident...
KM 31 : le mur commence à arriver. Les mollets se font légèrement douloureux, le public plus rare (on regrette presque le KM 30) et le kilomètre de faux plat de la rue Mirabeau est une vraie saloperie.
KM 32 : un ami vient courir avec moi pendant 500 mètres (c'est déjà ça, il est plutôt nageur que coureur)
KM 33 : j'avais 3 lièvres potentiels (un est en weekend provincial, le deuxième est malade au fond de son lit et le troisième a un tel niveau au tennis qu'il est en train de jouer et de gagner la finale de son championnat...) bref, je me retrouve tout seul. Finalement, ce n'est pas plus mal car le moral a un petit coup de moins bien... je passe en mode automatique.
KM 34-35 : la dernière grosse épreuve du parcours : la montée le long de Roland Garros, des serres d'Auteuil puis la montée sur l'allée des fortifications, le long de l'hippodrome d'Auteuil. Je pense aux crumble et au Champagne qui m'attendent après la douche...
KM 36-37-38-39 : je ne sais plus très bien ce qu'il se passe. Je réalise que mon avance a fondue et que je suis un tantinet en retard. 3h45 ? ça va être dur. Les lièvres me manquent... Ce qui me remonte le moral c'est que depuis un moment, je double du monde : des qui vont pas vite, des qui marchent... Je m'en réjouis intérieurement. "J'dis pas qu'c'est pas injuste, j'dis juste que ça soulage" (Audiard dans les Tontons Flngueurs)
KM 40 : celui-là doit mesurer 2 kilomètres, il est interminable et malgré la ligne droite de l'allée de Longchamp, on ne voit pas le signal 40. Quand je le franchis, je suis à 3h35 et je me vois mal courir les 2,2 kms en moins de 10 minutes dans l'état de délabrement que j'ai atteint à ce point de la course. Je suis à 5:30 alors qu'il faudrait benner la distance en 4:50... je sais que c'est mort mais je vais essayer d'accrocher l'épaisseur du trait, l'arrondi à la minute inférieure... Ca va se jouer sur 60 secondes...
KM 41 : Etrange ce coureur qui marche en se tenant le psotérieur à 2 mains !!!! une nouvelle technique pour aller plus vite ? Pas très efficace manifestement 
KM 42 : on vient de contourner le rond point de la porte Dauphine et attaquons l'avenue Foch...
KM 42,2 : 3:45:55 :
Le premier contrat : mieux que la dernière fois (3:55:07) - c'est fait.
Le deuxième contrat : moins de 3h45 - c'est raté
Le troisième contrat : afficher quand 3h45 - c'est juste mais c'est bon !
Zut : l'application Face Book qui affiche ma progression sur mon statut va afficher un échec car j'ai laissé la fenêtre de 30 secondes de part et d'autre de l'objectif. Vous allez rire, mais j'ai visualisé ces statuts tous les 5 kilomètres quand je vérifiais le temps... ;-D
Ensuite, tout s'enchaîne :
Poncho bleu, tee shirt jaune (mais alors, jaune) médaille jaune aussi. Ultime ravitaillement que j'accepte car les pâtes de fruits ont toutes été consommées et la gourde est... en panne sèche depuis le KM 42,2 (pfff)
Récupération de la consigne et changement de maillot pour être au sec et au chaud.
Il est temps de tâter des escaliers du métro (mais pourquoi les escalators sont-ils tous dans le sens de la montée ) de rentrer à la maison, prendre la douche, et faire ripailles (mais je n'ai pas vraiment faim)
Une bonne nuit de sommeil par dessus et je suis prêt pour ma première réunion à 10h30 à Meudon (tant pis pour leur bilan carbone, je prends l'ascenseur !)
Mardi soir, les jambes sont encore sensibles mais les escaliers ne sont plus un problème.
Au final, un grand merci au public qui m'a encouragé tout au long du parcours, même si certains n'avaient pas le temps de lire mon prénom en entier
un grand bravo et immense coup de chapeau aux bénévoles qui tenaient les ravitaillements, les points d'assistance cardiaque... surtout ceux des derniers kilomètres car ils ont du rester de longues heures dans le froid (une chance, il aurait pu pleuvoir...)
Gros coup de chapeau au vétéran 4 croisé à la sortie de la zone des consignes : âgé de 77 ans, il couru le marathon en 3h40 !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Cette année, ils sont une centaine d'hommes de plus de 70 ans à avoir couru le marathon (le premier a mis 3h26 !!!)
Clin d'oeil au Marsupilami (il n'a pas du avoir froid) que j'ai vu et revu tout au long de la course...

Bref, j'ai couru le marathon de Paris. Et vous ?